vendredi 31 juillet 2015

Deuxième et troisième jour


Mercredi, nous sommes donc réveillés tôt. Le matin, François avait promis aux enfants un tour à la piscine. Faut avouer que c’est la seule chose très positive d’être à l’hôtel : piscine couverte, donc climatisée et sans soucis à se faire pour la crème solaire. En plus, elle est vide : nous sommes seuls. Enfin, ils sont seuls. Moi je me sens encore fatiguée et l’odeur de la piscine me tourne la tête. J’avais prévu de lire un livre à l’extérieur, dans le patio. Mais j’ai visé trop haut : Nietzche. Il faut le savoir, Nietzche avec Jet Lag, on en lit qu’une page, puis on s’endort. Sur ce, je me dis que je n’ai qu’à remonter dormir dans ma chambre, ce que je fais sans aucun effort. A mon avis, pour lire « ainsi parlait Zarathoustra », il faut faire un entrainement de sportif avant (dormir 12 heures, manger des pâtes…).  







On attendait aussi que l’entreprise de François nous fasse signe pour la voiture. Ils ont parlé d’une voiture de location qu’on aurait le matin, à aller chercher quelque part. Et depuis plus rien. Pas d’informations plus précises, pas de confirmation. Le matin passe et François fini par appeler une autre nana du service pour qu’elle lui fasse la réservation. Commande passée, il pourra l’avoir vers 13h.

Là, désolée, je n'ai plus de photos car j'avais égaré mon téléphone portable dans ma sieste...

Donc je me retrouve seule avec les 3 enfants à faire manger. Pas facile de trouver de quoi les nourrir : nous avons 2 chambres séparées. Donc 2 salons, 2 kitchenettes… chacune ayant 2 chaises. Pratique quand on est 5 ? Ou qu’on a 3 enfants ! Pour les assoir, je prends le fauteuil de bureau. Et moi je reste debout. La kitchenette est munie d’un grand frigo, d’un micro-ondes, d’une double plaque de cuisson, d’un évier, d’un lave-vaisselle… Et d’une seule casserole, de 4 assiettes (comptez bien, il en manque toujours une qu’il faut aller chercher dans l’autre chambre). En faisant les courses la veille, j’avais pris un paquet par principe de « mac & cheese ». Plat typique pour enfants américains. D’habitude, ce n’est pas très bon. Mais ça se fait au micro-ondes ! Alors c’est parti. J’ai donc appris à faire cuire des pâtes au micro-ondes. Pour le reste, il s’agit de rajouter 2 cuillères de lait et un sachet de cheddar en poudre. Diététiquement on a vu mieux, mais il faut avouer que ça dépanne. Et les enfants ont adoré, ils ont tout fini. J’ai goûté, et je dois avouer qu’ils n’étaient pas fameux, mais loin d’être horriblement dégoûtant.

François rentre avec la voiture, et je presse tout le monde pour aller vite faire des courses. Il faut mettre les sièges auto dans la voiture : les ennuis recommencent. La voiture est petite. Loin du Ford XXL qui nous a amené de LA à Sacramento. C’est simple : on ne peut pas mettre les 3 sièges autos à l’arrière. Attention, cette Chevrolet est plus petite qu’une Scénic. Vous avez bien lu ? Un scoop. Les voitures US ne sont pas toujours de gros modèles. Donc on a voulu retirer le rehausseur de Gabrielle. Problème : les deux rehausseurs des garçons laissaient au milieu une place d’environ 25 cm seulement. Donc on vire le siège auto haut, pour remplacer par le rehausseur pour Raphaël. On s’éclate non ?  Encore une fois, nous aurions été mieux servis par nous-même. On va essayer d’acheter très vite notre voiture, et ce ne sera pas une chevy de ce modèle, donc.

Direction Target que j’avais repéré l’autre jour en passant. Nous avions un besoin urgent de lessive, d’eau, de brosses à dents autre que nos modèles pliables de voyage, de dentifrice pour les enfants et les parents, de produits pour le lave-vaisselle et pour la vaisselle. Bref, tous ces trucs qui coûtent chers. J’ai trouvé que les produits étaient plus chers qu’en France, la nourriture surtout, les babioles semblent bon marché par contre. J’ai intérêt à faire très attention au budget courses. Bilan 140$.

Vue de la chambre d'hôtel. L'autoroute au loin. L'herbe sèche.
De retour à l’hôtel, l’agent immobilier arrive pour discuter avec nous. Il est Français, arrivé aux USA à l’âge de 16 ans (il a un certain âge désormais). Recommandé par une famille française qui est déjà installée ici (et qui nous accueillent fort bien, merci J ).

On parle de nos besoins. Il nous réexplique comment fonctionne un achat ici (moi j’y comprends rien, je suis définitivement allergique à l’administratif). Il explique aussi comment fonctionne le crédit. En fait, normalement on ne peut pas acheter. Les banques ne font pas crédit aux gens qui ne sont pas installés et qui n’ont pas une année entière d’historique bancaire. Mais en passant par une banque qui prête à des gens relocalisés (et qui travaillent pour certaines grosses entreprises avec qui ils ont des accords), on aura droit à un emprunt. Qui ne sera pas un cadeau, et qu’il faudra renégocier plus tard. Mais un an de loyer, un autre déménagement, et des impôts lourds font qu’il sera plus néfaste au budget de ne pas acheter. Il pense que le délai est possible (avoir les clefs d’une maison dernière quinzaine de septembre). Moi je vois que nous pourrions inscrire les enfants à l’école dès que nous aurons un contrat d’achat signé, même si nous n’emménageons pas encore.

Une fois reparti, il est temps de nourrir les enfants. Mais on est fatigués, somnolents même, et je n’arrive pas à trouver de solution rapide avec ma kitchenette de Barbie en Californie. Donc on part avec la chevrolet pour acheter une pizza à emporter. Nous nous sommes arrêtés chez skipolini. Le premier serveur parle vite, vraiment très très vite. La deuxième est plus cool. Nous commandons une pizza taille « family » à 30 $. Le prix passe aux alentours de 33$ avec la TVA. Puis nous ajoutons un pourboire qui arrive à 36$. Chère pizza… La nana propose de couper les parts plus petites pour les enfants, et nous proposent de prendre assiettes en cartons et couverts. Pierre qui attire toujours l’attention à droit à un « hi sweetheart ! ». Quand la pizza arrive après 20 min, on découvre qu’elle est gigantesque ! Allez, retour à l’hôtel.


Raphaël a deux modes d'expression: boudeur
ou surexcité. Devinez son état là...
A l’hôtel, la salle commune est bondée. Il y a visiblement un match de je ne sais quel sport à la télé. Et ils mangent tous des salades. Je propose aux enfants qu’on mange ici, mais dehors. Ca évitera de salir la chambre, et il y a assez de chaises (oui oui, je ne vois que les détails…). Il fait encore très très chaud dehors. Il fait 43 °C aujourd’hui. Déjà en allant chez Target nous avons brûlé nos postérieurs dans la voiture. On a simplement l’impression, en sortant d’un endroit climatisé, d’être face à un four qu’on ouvre, et dans lequel on est en train de cuire un poulet : une bouffée de chaud-brûlant. On ne mangera que la moitié de la pizza. Elle est très grasse, donc nous on se limite, et les enfants calent de toute façon et on a hâte de retourner sous la clim. On gardera l’autre moitié pour le lendemain. On remonte ensuite coucher tout ce petit monde. Il est à peine 20h mais je m’endors à peine les yeux fermés, et même les garçons n’ont pas fait le cirque pour se coucher.


Le Jeudi, réveil vers 6h pour tout le monde. Le décalage horaire est encore là. On descend pour le petit déjeuner. Les enfants ont encore du mal à se limiter et prennent l’équivalent de « seulement » 2 petits déj cette fois (les autres jours ont été à 3). Pierre a décidé de se faire un cheeseburger. Comme je cuisiner pas beaucoup au déjeuner et diner, je laisse faire. On a vu deux gars passer avec 3 hamburgers dans leurs assiettes de petit déj, je finis par croire qu'on est raisonnable. Après, retour à la piscine pour défouler les enfants. Cette fois ci, j’y vais avec eux. Et je découvre le confort du jacuzzi. Ici, ça s’appelle un SPA. Les garçons ont vite trouvé le bouton pour actionner ou éteindre les bulles. Ils s’éclatent comme des fous, passant de la piscine (où ils se débrouillent très bien avec les frites), à la « petite piscine toute chaude ». On retourne à la chambre. Ah je vous ai pas dit non plus… ma chambre sent le vomis. A plein nez. Et moins je suis fatiguée, plus je le sens. Je pensais que c’était à cause de mes garçons, mais non. Il semblerait que les clients d’avant aient été malades aussi, mais sans avoir nettoyer comme nous l’avons fait. Ca fait 2 jours qu’on rale qu’ils viennent nettoyer la moquette en profondeur, et à chaque fois ils font quelque chose… mais ça ne change rien. Et aussi le lecteur de la carte de la chambre fonctionne mal. On doit passer la carte une dizaine ou quinzaine de fois pour qu’en fin la porte s’ouvre. Et pour aller râler, j’ai utilisé l’arme du chaton. Chaton sur le bras, je suis descendu à la réception : je n’arrivais pas à ouvrir la porte, et elle voulait ses croquettes. Ils m’ont envoyé un type qui a changé la batterie. Quand il tient la carte, la porte s’ouvre. Avec moi, non. La honte. Mais partout ailleurs dans l’hôtel, ma carte marche à chaque coup, sauf avec cette fichue porte. Au passage, il y a aussi dans l’hôtel une équipe d’adolescentes de base-ball. J’ai pas osé les prendre en photo, mais elles étaient mignonnes en tenues, avec le gros nœud au-dessus de leur queue de cheval. Un vrai cliché, j’adore. Et quand elles ont croisé le chaton, vous imaginez les cris « oh my gooooooood ! It’s soooooooooooo cuteeeeee ! it’s the cutest kitty EVER !! Oh my god, can I pet it ??? oh  my god!”

Bref. On est rentrés de la piscine, et on a mangé le reste de la pizza. AVEC des brocolis. Oh, que le vert fait du bien !!!!

Ensuite, l’agent immobilier vient nous chercher avec sa voiture et direction les visites de maison.
La première a une jolie piscine, mais jardin rikiki, une pièce qui nous manque dans la maison, et un style qui nous convient pas trop. Trop bling bling avec des colonnes et trop de dorures. Une moquette un peu trop épaisse.

La deuxième est une maison neuve dont le plan nous plait beaucoup. Elle nous conviendrait très bien. Elle est neuve, donc le jardin derrière n’est pas fait. Son emplacement ne nous plait guère : vis-à-vis avec le voisin de derrière qui a un jardin GIGANTESQUE, et près d’une grosse rue. La maison d’à côté, neuve aussi, a presque les mêmes problèmes, mais le plan est moins bien pour nous également. La dame qui fait visiter a gentiment offert aux enfants des bouteilles d’eau. Elle voulait nous vendre une maison pour Mars, mais on lui a dit qu’on devait se loger en Septembre car on venait d’arriver. Elle n’a pas voulu croire qu’on était là depuis 2 jours car notre anglais était  « excellent ». Plus tard dans la visite elle m’a demandé où j’avais étudié l’anglais. «Nulle part, en regardant les films ». Elle était étonnée. Et moi, complimentée, j’étais fière. Je craignais d’avoir un accent trop mauvais. Même à l’hôtel, personne ne semble constater qu’on n’est pas d’ici. A part les enfants qui montrent visiblement qu’ils ne savent dire que thank you.

La quatrième maison est une maison très grande (4000 square feet ! soit 371 m²) mais dont la déco est vraiment à notre opposé. Il faudrait refaire les sols, la cheminée, la cuisine… mais son petit jardin a une piscine et la vue est totalement dégagée : un espace vert, à priori inconstructible.

La cinquième maison, de façon rigolote, est exactement la même que précédemment, si ce n’est que la première avait une grande pièce à l’étage, alors que là ils en ont fait un « loft » et une « chambre ». Pourtant le quartier est différent. Le prix est bien plus bas, mais la déco nous correspond beaucoup plus. Il y aurait juste la cheminée à faire différemment, et repeindre quelques trucs. Surtout, il y a à l’étage une chambre transformée en bibliothèque qui nous plait beaucoup. Son mauvais point est un jardin petit et pas mis en valeur, et aucune piscine : ni dans le jardin, ni dans la communauté. Mais on s'y verrait bien: salle d'étude pour les enfants dans la pièce remplie de bibliothèques, et atelier pour moi à l'endroit où ils ont fait un salon Disney (qui a besoin de 3 salons, hein???). Il y a des persiennes à chaque fenêtre, ainsi que des moustiquaires.






Vous en pensez quoi, vous? que choisir en premier? la maison, le quartier ou le jardin?

La sixième maison est dans un quartier cossu, fermé par une grille. La maison est plus bourgeoise intérieur et extérieur. Mais il manque une pièce. Le jardin par contre était très joli avec des arbres fruitiers et une vigne gigantesque. Son meilleur point était ses écoles : les meilleures notes sont là.

On rentre à l’hôtel. Encore une journée à 43° et c’est difficile pour les enfants. Ils se reposent un peu. Quand François va à la réception pour râler encore une fois pour l’odeur de vomi, il apprend qu’il y a un repas offert en bas, jusqu’à 19h30. Et ce sera tous les mardi, mercredi et jeudi. Cool, 3 repas de moins à prévoir.

Les enfants râlent encore car ils veulent la piscine. Donc on prend le sac à piscine, on les fait manger en bas (salade et pomme de terre au four). Une dame passe pour proposer des cookies. Pour le deuxième cookie, je dis que je préfère qu’elle n’en donne pas à mes enfants dont le bide enfle de plus en plus. Mon Pierre me fait bien entendu une crise de larmes digne des plus grands acteurs d’Hollywood, ce qui fait marrer l’audience. Tout le monde a bien vu qu’il a arrêté après quelques secondes. Et ensuite, piscine, avec obligation de faire quelques longueurs pour évacuer le sucre du cookie. François qui a osé en manger 3 à droit à 15 longueurs de piscine.


Leur dose de légumes est réduite... hum hum

Et c’est l’heure de dormir. Le chien et le chat font ça très bien. Les enfants aussi. Demain nous visiterons d’autres maisons. On espère pouvoir trouver rapidement un emprunt pour faire une proposition la semaine prochaine, ou la suivante. Sinon on risque d’être hors délais par rapport à l’arrivée de notre container. Affaire à suivre donc.

PS: pas de relecture de l'orthographe. Post fait entre 4 et 6 h du matin. Jet Lag, encore...

mercredi 29 juillet 2015

Le grand voyage

Après le déplacement des objets, il faut à présent déplacer les humains. Normalement, dans de meilleures conditions.


Si vous suivez bien, les meubles vont mettre environ 8 semaines à nous parvenir. Nous avons besoin de beaucoup moins de temps. Il y a, dans l’entreprise de mon mari, deux possibilités de relocation (peut-être plus, mais nous en connaissons au moins deux). La première consiste à donner une prime à l’employé, et qu’il se démerde pour tout faire. La deuxième consiste à être pris en charge par une entreprise qui va tout organiser. Avantage du deuxième : moins de travail, et normalement, ça coûte moins cher à l’employé.

Nous avons la deuxième. Pourtant, je trouve ça assez désagréable de dépendre d’eux pour ce déménagement. Ils nous avertissent qu’à la dernière minute, font des bourdes etc. Si j’avais organisé les choses seule, j’aurais envoyé mes meubles et rendu ma maison, puis passé un bon mois en famille ou avec des amis, puis pris l’avion, puis eu quelques semaines pour trouver un logement avant que les meubles arrivent. Et vous allez voir un exemple de pourquoi laisser les autres gérer pour nous n'est vraiment pas un bon plan. Nous sommes parfois mieux servis par nous-mêmes.


Là, on a eu un déménagement 10 jours avant la date officielle de début de travail de mon mari. Donc pas le choix, on part dans la foulée pour se débarrasser du jet lag avant qu’il ne commence, et on va attendre 6 semaines à l’hôtel que nos affaires arrivent. On a du temps pour trouver un logement, donc… nous cherchons à acheter. Il se trouve qu’une location impliquerait un nouveau déménagement dans un an, et j’avoue que je n’en ai plus du tout envie, je suis fatiguée, 4 déménagements en 9 ans c’est beaucoup.

Donc départ lundi, pour une arrivée le mardi. Chemin prévu : Paris-Montréal. Montréal-San Francisco. Une nuit à l’hôtel car arrivée à 21h. Départ en avion le lendemain San Francisco-Sacramento.



Nous avons quitté notre hôtel près de chez mes parents peu après 8h du matin. François nous a déposé chez eux, qui avaient gardé les deux autres enfants : June bug le Bouledogue Français, et Lady bug le chaton Exotic Shorthair. Maman me garde les deux turbulents garçons, et avec mon père et Gabrielle, nous nous dirigeons chez le vétérinaire avec qui nous avions rendez-vous à 8h45. Dans la salle d’attente, les animaux sont calmes. La véto est gentille, elle fait le vaccin pour le chat, en nous disant que ça risque de la rendre somnolente, puis vérifie le poids et la santé de June (8kg600, régime efficace). Tout est en ordre. Nous avons les deux passeports pour animaux, les vaccins en règle. On rentre.


Nous reprenons la route vers 10 heures 30. Deux voitures : nous sommes 6 et mes parents n’ont pas de monospace avec sièges dans le coffre. Donc nous avons deux grosses valises, chien et chat, trois enfants, trois valises, 4 sacs à dos. On fait route et on arrive à l’aéroport vers 11h30, comme François qui était allé rendre sa voiture de fonction. Plus de maison, plus de voiture. Sur ce point, nous sommes chanceux, nous n’avons pas eu à vendre de voiture ou de maison, c’est beaucoup plus facile. François nous a rejoint avec son ami et collègue Didier qui a accepté gentiment de l’amener avec ses 3 grosses et 3 petites valises à Roissy.


Nous sommes au complet, place à l’enregistrement. Je pensais que ce serait plus rapide. Mais nous y avons passé presque 40 minutes. Pas à faire la queue, non… juste à enregistrer chien, chat, vérifier les papiers, peser les 5 grosses valises, puis les 3 petites cabines, puis les 5 sacs à dos. Le chien, qui avait besoin de perdre un kilo pour être acceptée en cabine est pesée, avec son sac, à 10.1 kg. Elle est tout de même acceptée avec ses 100 grammes de trop.

Nous repartons de l’enregistrement avec nos 10 billets d’avion :
5 pour Paris-Montréal, départ à 14h45, arrivée à 16h30, soit 7h45 de voyage
5 pour Montréal-San Francisco, départ à 17h45, arrivée à 20h59, soit 6h14 de voyage

Il existe un Paris-San Francisco direct. Air France le fait en 11h20. On doit passer par Air Canada car ils sont les seuls en période estivale à prendre les chiens et chats jusqu’à 10kg (cage incluse). Air France acceptait jusqu’à 8kg. Et pour la soute, nous avons deux races qui sont interdites car respirant mal. La véto a dit que notre boulette, pour une bouledogue, respirait très bien. Donc elle n’aurait pas vu de contre-indication à la soute. Mais, pas le choix pour nous, c’est cabine ou fret pour le chien. Et le fret est plus long et traumatisant pour le chien (plus cher aussi). Donc, on se fait un très gros voyage pour un chien.


Une fois les bagages enregistrés, il est midi trente à peu près, nous cherchons à manger dans un restaurant avec mes parents et Didier. Hélas, il n’y a rien : macdo ou brioche dorée. Il y a bien une sorte de brasserie, mais ils n’acceptent pas les trolleys à bagages, ni les animaux. On est coincés. François en plus est stressé de passer la sécurité et la douane à temps pour attraper l’avion. Donc on fini par dire au revoir, comme des voleurs, à la famille et à passer la barrière des gens qui partent.
De l’autre côté, on passe en premier la douane. On a oublié de signer le passeport du petit dernier…

Une petite signature et c’est bon. Pour la sécurité, il y a beaucoup plus de monde en attente. François sort sa carte handicapée, qui va lui permettre de ne pas passer trente minute debout. Le pauvre, avec le déménagement et tout ce qu’on a eu à faire depuis plusieurs jours, souffre beaucoup plus que d’habitude. On arrive à la sécu et le temps de sortir de chaque bagage les bidules électroniques, enlever les montres, sortir la pochette avec les liquides de moins de 100 ml … bref, 15 minutes de plus. On a même sorti le chat de son panier, pour ne pas passer aux rayons X. Elle fait craquer toutes les filles et femmes à la ronde.

Etape passée, nous n’avons pas fait biper le portail. Rien n’est problématique non plus. Ouf.

Ensuite on va vers la salle d’embarquement : tout au fond au fond. J’imagine pas le faire en courant. On cherche encore à manger. Il y a encore un macdo, mais de l’autre côté. Un starbucks ? Pas vraiment top pour les enfants. Une brioche dorée annoncée qu’on ne trouve pas. Reste un Exki, qui semble pas trop mal (un peu cher mais on est à l’aéroport), et qui est le dernier choix de toute façon. Les 4 autres prennent un sandwich, moi un truc bizarre au poulet indien et à la purée de patate douce. J’ai mangé trop de sandwichs ces derniers jours… et on prend de bons desserts, pour se remettre. Ensuite, nous allons dépenser nos derniers euros à la boutique. Des trucs chocolatés aux enfants, et nous on rachète du parfum (il restait seulement des fonds de bouteilles, et bouteilles lourdes… donc ils sont restés en France).



En repartant vers l’enregistrement, nous apercevons dans une boutique un sac Lancel Jaune. Je l’avais vu l’an dernier avec François (pas exactement le même) et j’avais résisté à l’achat en disant « non, ce serait mieux dans un pays ensoleillé. Si on réussit, tu me l’offriras pour la Californie ». Et il était là, ce sac, tout jaune soleil, détaxé et avec -40%, à une semaine de mon anniversaire… Donc, dernière folie. Ca tombe bien, j’ai mis tous mes sacs dans le container, sauf un sac « mommy duty » de chez Cath Kidston.

On embarque en avion. Les gens nous regardent bizarrement avec nos 3 gosses et 2 animaux. "C'est plus un voyage, mais un déménagement là!" "oui oui monsieur, c'est exactement un déménagement" "ah bon? vraiment? alors oui, pas le choix, faut emmener les animaux". En plus, nous ne sommes pas tous côtes à côtes. Les garçons sont surexcités depuis des heures, là ils ne savent plus où donner de la tête. La dame qui est à côté de moi me fait le coup de Corinne Lepage dans le train en 2008 (j’étais assise avec Gabrielle et sa marraine. J’avais pris le train car enceinte pour aller à Montpellier. Quand elle nous a vu nous installer avec un bébé de 2 ans, elle a dit « ah, ben j’espère qu’ils vont lui mettre un film qu’on ait la paix ! j’ai pas envie d’être emmerdée par un gosse ». Gabrielle, sage comme une image, n’avait même pas fait entendre le son de sa voix. J’aime pas les aigris…). Sauf que ma voisine là ne sait pas que je parle anglais. Ca commence bien. Un type me propose de changer de place avec ma fille pour que je puisse la voir et être près d’elle. Oh, comme la gentillesse fait oublier les aigris !


Nous décollons. Moi je pleure à chaudes larmes, mais comme l’aigrie d’à côté s’en fiche totalement, au moins j’ai la paix. Les enfants n’ont pas eu peur. Ils étaient bien plus intéressés par l’écran devant eux : des films à regarder. Ca vaut mieux qu’un premier voyage en avion… Le chat et le chien dorment gentiment. Vers 16h, ils nous servent un déjeuner. Menu spécial pour les enfants. Gabrielle et Pierre n’en veulent pas. François a refusé son plateau pour finir celui de Pierre. Raphaël a mangé un peu. Le chien a tout fini. Pour une fois qu’elle pouvait manger ! Gabrielle et Pierre n’ont mangé que le sucré, ça leur a fait un goûter. En fait en avion, on passe son temps à manger. Et boire.
Pas de chance pour les enfants, le système de l’écran a rencontré des perturbations. Le commandant de bord a dû redémarrer le système 3 fois, ils n’ont eu un film qu’au bout d’un certain temps. Pas plus mal, finalement. Ca rend les gens complétement autistes. Chacun regarde son écran avec ses oreillettes. Ca fiche une paix royale dans l’avion. Sauf mes enfants : Pierre n’arrive pas à mettre les oreillettes car ses oreilles sont trop petites. Quand il a réussi, il ne les a plus retirées : il parlait donc très fort. Bon, ok, quand il a crié « maman je t’aime », tout le monde a regardé en trouvant ça mignon, pour une fois.






Arrivée à 16h30, pour nous il était déjà tard. 22h30. Pierre a une habitude depuis bébé : il s’endort en voiture, toujours au dernier feu rouge avant d’arrivée. Il a recommencé : il s’est endormi pendant l’atterrissage.  Les perturbations avant qui ont secoué l’avion ne l’ont pas embêté du tout, ni les deux autres.

En attendant que papa récupère son sac à dos
L’avion a pris un tout petit peu de retard après son arrivée car le tunnel pour sortir n’était pas prêt. Ensuite il a fallu réveiller le petit. Une fois tout le monde sorti, nous avons été ralentis par un fauteuil roulant. Puis François a oublié son sac à dos dans l’avion. Puis on est tombés sur une queue phénoménale pour la douane : La canadienne avait un gros problème visiblement, les gens n’étaient pas habitués. Pour les correspondances pour les USA, il y avait une autre file, qu’on a prise. On arrive à la sécu, il faut à nouveau sortir tout le bazar des sacs. Bien entendu, Raphaël a envie de faire pipi… Alors je l’emmène. On repasse la sécurité (ou la nana avait bien envie de confisquer le chaton pour le garder pour elle). Ensuite, queue pour la douane US. On est appelés à passer de l’autre côté par un tableau (on se croirait chez ikea). Sauf que c’est long et on voit les minutes s’ecouler… avec angoisse. A un moment ils appellent les gens pour le prochain vol pour San Francisco. On est 3 familles, et avec notre barda, on passe en dernier. Le douanier nous dit qu’il y a un problème… on a tous les 4 un visa L2 et c’est la première fois qu’on vient avec, il faut donc aller dans le bureau derrière remplir des papiers, ça prendra du temps. Aïe. Et Raphaël a encore envie d’aller aux toilettes. Devant le mec de la douane US, ça fait un peu la honte. Mais on y va, je l’emmène encore aux toilettes, avec Pierre cette fois. Nous avions aussi emmené de notre cher pays Beauceron un bouquet de 7 blés. Ca porte bonheur et fortune pendant un an. Hum… quand il a fallu déclarer des vegetables, je l’ai fait. Je leur ai dit de le mettre à la poubelle. Après un interrogatoire, ils ont accepté de ne pas chercher plus loin : François ressortait de la salle pour les papiers de visa, et il fallait courir pour avoir l’avion.

Et on l’a raté, à 5 minutes près.

Dommage…

Direction donc le service clientèle Air Canada. Là, il y a 2 cas devant nous. On attend. Ensuite le monsieur, gentil, nous dit que pour San Francisco, les deux prochains vols sont pleins, il faut attendre le même vol le lendemain. 24h d’attente à l’aéroport… Ou sinon il peut nous mettre dans le vol vers Los Angeles, qui part dans 20 minutes. Le temps de faire les papiers, on y court. Ouf, ils sont un peu en retard. François appelle le service de voyage de son entreprise, qui est censé gérer tout ça : il faut annuler l’hôtel à San Francisco, nous en trouver un à LA, et remplacer le vol SF-SAC par un LA-SAC. Le vol dure 6 heures. Ca devrait le faire pour un service qui s’occupe que de voyages, non ?
On monte dans l’avion. Chien, chat, 3 enfants… on est séparés en 2 groupes : françois et le petit brun. Moi et les deux grands. Pas de problème : il est minuit pour eux, ils ont donc dormi tout le long. 6 heures donc. Pas durs à gérer pour une fois. Mais le chaton, lui, ne voulait plus dormir. Elle a miaulé la moitié du temps. Faim probablement… Besoins naturels aussi.

En vrai on est très fatigués... 
Le chemin à parcourir en 6 h. Tout un continent à traverser.

On atterrit à LA à 22h, heure locale pensant que la société de voyage nous aura fourni une solution. Que nenni. J’ai aussi eu peur pour mes bagages : ils arrivent tous ! Nos 150 kg de bagages sont là. Plus les 3 sièges auto…

François les appelle, est mis en attente. Au bout de 2 heures, ils ont toujours rien à nous proposer. Ils sont nuls, mais alors vraiment. Ils ont osé finir par dire « sorry, we have no solution ». Laisser donc une famille avec des petits enfants à minuit dans un aéroport ne dérange pas le gars plus que ça. Il est de 6 à 8h du matin pour eux, ils sont crevés, mais ont dormi 6 heures, donc ont aussi une très forte envie de courir. Moi je n’ai pas dormi : les pieds de Gabrielle et Raphaël, dans leurs sommeils, allait écraser le panier du chat. Je surveillais donc que tout le monde termine le voyage vivant.

1h30 ici, à côté du carrousel à bagages... 
Après avoir pleuré de désespoir un bon coup (fatigue fatigue), j’ai fini par crier un peu sur mon mari, de lui dire qu’il fallait arrêter d’attendre une solution venant d’un call center à perpet-les-oies. Il voulait prendre un shuttle pour voir si un hotel pourrait nous prendre, et revenir essayer d’avoir un vol le lendemain. Donc se trimballer 150 kg de bagages sans certitude qu’un hotel aurait 2 chambres pet friendly pour nous, et repartir vers 6h du mat pour essayer d’avoir un avion que nous pourrions encore rater si les enfants, fatigués, trainent. Que font TOUS les américains quand ils sont coincés dans un aéroport ? Ils vont louer une voiture. Donc on a pris les 150 kg de bagages dans un shuttle qui mène chez AVIS (Hertz était complet). Là, le mec a probablement eu pitié de nous, il nous a fait le meilleur prix : au lieu de 600$, il nous a fait 300$ pour une journée de location d’un gros véhicule 8 places. Hourra !! Je me fiche de savoir si l'entreprise nous remboursera ou pas. Mais ça fait toujours bien moins cher qu'hotel +  billets d'avion. A vrai dire, c'est moins cher que les seuls 2 billets pour le chien et le chat pour faire SF-Sacramento.

Le chat est sage, très sage... 
Au moins quand je demande une photo, les garçons cessent de bouger... 
Parking Avis, vu d'un seul angle. Une navette shuttle arrivait toutes les 5 min
C'est à peu près aussi grand qu'un parking Ikea. Rempli de voitures à louer.
Pour charger la voiture, je demande à Gabrielle de tenir le chien. Les garçons font les zouaves, émerveillés par cette voiture gigantesque. Ils veulent mettre leurs sièges auto ci ou là. On râle un bon coup (en fait, je râle tout le temps), je leur dit qu’il faut attendre qu’on ait terminé de mettre les bagages dans le coffre pour voir s’il y aurait de la place au dernier rang : il n’y en a pas, ce sera pour les valises cabines et le chien. Mais où est le chien ?????

Disparue. Totalement !

On crie, on court. Raphaël la retrouve au milieu de cet immense parking au milieu de la nuit. Gabrielle pleure de sa bêtise… Tout va bien. On part.



Alors là, faut dire : François n’a jamais conduit de voiture si grosse, n’a jamais conduit aux USA, et a dormi probablement que 3 heures. Il y a 7 heures de route. TOUT VA BIEN. Au moins on est en sécurité dans une voiture, on a 24 heures pour faire ce voyage.




On s’est souvent arrêté dans les stations-services pour faire pipi et se réveiller, et acheter à manger ou boire. François a eu beaucoup de mal à tenir face à la fatigue, la dernière heure fut la pire. Moi qui voulait tenir par solidarité, j’ai piqué du nez en me réveillant quelques secondes plus tard. J’imagine en voiture. On a bien essayé, vers 2h du mat, de se mettre dans une aire d’autoroute pour dormir… mais quand la voiture ne roule plus, les enfants se réveillent, et nous ont empêché de dormir. Impossible donc. Seule solution : tenir jusqu’à l’hôtel, coûte que coûte.



A 9 heures, nous sommes arrivés. Normalement, les arrivées sont à 13 heures… Ils nous ont très gentiment offert le petit déj, mais sans les animaux qui sont interdits. La dame est revenue ensuite nous dire qu’une des chambres sera libres dès que le ménage sera fait, vers 10h30 ou avant. Oh, que la gentillesse fait du bien !! Les enfants ont mangé, très copieusement. Ils ont retrouvé leur télé chérie.


Ensuite nous sommes allés au pet store juste à côté pour acheter le nécessaire pour ces pauvres animaux : croquettes, gamelles, laisse pour june (on a perdu l’autre dans l’immense voiture), litière… Quand on rentre, la réception nous informe gentiment que nous pouvons aller dans notre chambre. Génial !!! Y’a plus qu’à sortir les 150 kg de bagages. Une fois fait, ce fut le moment des douches. Puis aller acheter de la nourriture pour les humains : Sur conseils, nous sommes allés chez trader’s joe. Tout me parait beaucoup plus cher qu'en France. A part le maïs, que j'adore faire au micro onde ou au BBQ. On se croirait là-bas dans un grand frais, mais version hype.


pour 1$, j'ai pris le sac, je le trouvais joli.
Avant de faire les courses, il fallait faire l’essence : ce fut un moment très délicat, nos cartes étant refusées. Il a fallu aller dans la station-service d’à côté pour que la carte soit acceptée. 80$ d’essence. Il fait chaud, vraiment très chaud. Et il parait que le lendemain sera pire.

Au retour, on mange quelques légumes. François doit aller rendre la voiture à l’aéroport. J’impose aux enfants une sieste, avant d’aller à la piscine. Ils s’endorment (moi avec) vers 14 heures. François revient, puis revient une autre fois. Je vois qu’il fait nuit. Je me réveille, il est 22h ici. Je me mets en pyjama, et on recouvre les enfants d’une couverture. La clim est trop forte, et trop bruyante. On se rendort. 


Réveil à 4h du mat. Finalement, on avait besoin de plus qu’une sieste. Pierre est allé vomir, Raphaël aussi. On ne sait pas pourquoi… adaptation à la nourriture ? Mains sales avant de manger ? François ne se sent pas super bien. Gabrielle et moi tenons le coup. Ça pourrait être une gastro : avec l’avion, les virus contaminent presque tout le monde.

Depuis qu'ils ont à mangé, ils vont mieux. Lady joue à chat avec
le chien. Savez-vous où elle est? Y'a que June qui trouve pas.
Il est 7 heures, ils ont réussi à rester sages. On va descendre pour le petit déjeuner. Le reste du programme de la journée dépendra de la fatigue, des estomacs, et de la voiture de location qu’on devrait avoir pour un mois. Mais c’est l’entreprise qui s’en charge, alors j’ai de gros doutes sur l’organisation…